Intervention de Christophe Naegelen

Séance en hémicycle du mardi 30 janvier 2024 à 15h00
Déclaration du gouvernement et débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Naegelen :

Le manque d'attractivité de la profession d'enseignant est symbolisé par une nouvelle baisse, en 2024, par rapport à 2023, du nombre d'inscrits aux concours externe. La perte de pouvoir d'achat subie par les enseignants depuis plus de vingt ans en est une des raisons. Il faut continuer à avancer sur ce point. De plus, s'agissant toujours de l'éducation, et afin de garantir une véritable inclusion scolaire, il faut sévèrement augmenter le nombre d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH).

La place de la France dans le monde est, elle aussi, capitale. Notre environnement proche est marqué par de très fortes instabilités. Notre pays doit continuer à faire entendre et à faire respecter sa voix singulière, que cela soit en matière diplomatique, culturelle ou commerciale, ainsi qu'à défendre l'autonomie stratégique européenne.

Un beau défi international est devant nous, celui de la bonne organisation des Jeux olympiques, et par conséquent celui de leur sécurisation. La mobilisation, l'information et la rémunération des forces de l'ordre seront cruciales pour la bonne organisation de ces JO.

Tous nos territoires sont touchés par le problème de la sécurité – nous l'avons vu lors des émeutes de juin dernier. Prenons garde à ce que nos territoires les plus en tension, notamment en outre-mer, ne se trouvent pas dépossédés de leurs forces de l'ordre. À Mayotte, le blocage total de l'île doit nous alerter et appelle de nouveaux renforts.

En matière économique, beaucoup reste à faire. Les agriculteurs et les dirigeants d'entreprises font un même constat : celui du poids excessif des normes. En 2017, vous annonciez que, pour toute loi votée, vous en supprimeriez deux. Remettez cela à l'ordre du jour, simplifiez toutes les démarches pour nos très petites, petites et moyennes entreprises, comme pour nos agriculteurs, et arrêtez la surtransposition des normes !

Le monde de l'entreprise, comme le monde agricole, signale également des difficultés dans la transmission et la reprise d'entreprises ou d'exploitations. Plus de 50 % des agriculteurs ont plus de 50 ans. Pour que notre agriculture vive, il est primordial que nos agriculteurs puissent transmettre leurs exploitations. Ils doivent pouvoir obtenir des prêts spécifiques de carrière sur 25 ans, et des baux à long terme offrant une visibilité suffisante. Une loi d'orientation agricole musclée, contenant des objectifs clairs quant à l'installation des jeunes et quant à leur rémunération, est urgente et absolument nécessaire.

Enfin, il est primordial que nous n'importions pas l'agriculture que nous ne voulons pas produire chez nous. Il faut cesser, dans tous les accords commerciaux entre l'Union européenne et les pays tiers, de considérer les produits agricoles comme une monnaie d'échange.

Il y aurait bien d'autres sujets à traiter, mais le temps imparti de cinq minutes est pour cela, bien entendu, beaucoup trop court.

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