Intervention de Jean-Philippe Tanguy

Séance en hémicycle du lundi 5 février 2024 à 10h00
Motion de censure — Discussion et vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Tanguy :

Hélas, nous le verrons, tous vos actes contredisent – et contrediront – vos paroles. Pour fuir vos responsabilités et vos échecs après sept années au pouvoir, vous pensez pouvoir éviter de dissoudre l'Assemblée nationale en dissolvant le macronisme. Qui eût cru que vous aviez l'âme d'un kamikaze, soldat envoyé à la mort par une caste nihiliste qui se savait déjà perdue !

Pourtant, cette ultime tactique du système pour conserver le pouvoir se fracassera vite sur les incohérences d'Emmanuel Macron, faisant hélas perdre un temps précieux à la France et aggravant les difficultés des Français. Les reniements idéologiques confirmés par votre catalogue de politique générale constituent autant de débâcles idéologiques pour la Macronie, de défaites en rase campagne européenne pour les bureaucrates de Bruxelles, d'humiliations pour tous les lâches qui se repaissent de la haine de la France depuis trop d'années.

Votre aveu de défaite représente néanmoins une espérance de victoires pour les Français, avec Marine Le Pen. En effet, les victoires idéologiques précèdent toujours les victoires politiques.

Vous nous avez d'abord donné raison sur la réindustrialisation, que vous êtes incapable de mener, puis sur le nucléaire, dont vous vous proclamez le champion après avoir défendu avec la même vigueur la fermeture de la centrale de Fessenheim et le sabotage de l'ensemble de la filière.

Comme ministre délégué chargé des comptes publics, vous avez repris nos mots s'agissant du pillage des classes moyennes, avant de les frapper du taux de prélèvements obligatoires le plus élevé de la Ve République. De la même manière, vous n'avez pas eu de mots assez forts pour nous rejoindre sur la dérive des finances publiques. Pourtant, le seul budget que vous ayez construit a inclus le déficit budgétaire le plus élevé de notre histoire hors période du covid – 170 milliards d'euros –, tout en portant la dette accumulée en sept ans par Emmanuel Macron à 900 milliards d'euros, soit autant qu'entre 1958 et 2001 par les présidents de la République successifs !

Comme ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, monsieur Attal, vous vous êtes surpassé. Vous nous avez offert un triomphe intellectuel au sujet de l'école, mettant en avant le besoin d'autorité et les vertus des valeurs républicaines, au premier rang desquelles la laïcité et le combat contre l'islamisme. Certes, toutes vos postures ne visaient qu'à vous attirer les bonnes grâces de l'opinion publique, mais l'humiliation idéologique que la Macronie s'est infligée à elle-même est savoureuse. Vous voilà rendus à expérimenter, en 2024, l'uniforme à l'école dans plusieurs territoires français, vous qui, le 12 janvier 2023, rejetiez, main dans la main avec la NUPES, la proposition de loi du Rassemblement national qui prévoyait cette même mesure.

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