Intervention de Philippe Ballard

Réunion du jeudi 25 janvier 2024 à 11h00
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Ballard :

Lorsque l'on s'intéresse à la perception des Français à l'égard des médias, de l'information et des journalistes, on s'aperçoit que les attitudes sont effectivement paradoxales : ils ont globalement soif d'information, mais sont méfiants envers les médias, tout en faisant confiance aux médias dont ils se sentent les plus proches. Ici, la notion d'âge entre également en compte.

Plus globalement, leur regard sur les journalistes est assez critique. À en croire le dernier baromètre du Cevipof sur la confiance des Français, les médias se situent sur la troisième marche du podium des plus mal classés, juste devant les partis politiques et les réseaux sociaux. Pourtant, ces mêmes Français sont en quête d'informations et témoignent d'une appétence pour l'actualité. Mais, nouveau paradoxe, 57 % d'entre eux estiment qu'il faut se méfier de ce que disent les médias sur les grands sujets. La méfiance semble donc s'être généralisée.

Pourtant, selon la même étude, 67 % estiment que les JT des grandes chaînes, la presse écrite et la radio sont fiables, la population la plus âgée étant la plus confiante envers ces médias. Les réseaux sociaux ne bénéficient pas de la même appréciation : ils sont considérés comme non fiables par 60 % des personnes. Néanmoins, un tiers des Français et plus de la moitié des moins de 35 ans – ce qui peut inquiéter – indiquent s'informer tous les jours via les réseaux sociaux. Il y a là, à nouveau, un paradoxe. La confiance dans les influenceurs est quant à elle au plus bas ; personne ne leur fait confiance.

En outre, 57 % des personnes interrogées estiment que les journalistes ne sont pas indépendants. Vis-à-vis de qui, selon vous ? S'agit-il du pouvoir politique, des annonceurs, des actionnaires ? Face à ce constat, il est désormais indispensable de penser une réelle politique d'éducation aux médias. Quelle serait, selon vous, la meilleure manière de la concrétiser ? Enfin, ma longue carrière de journaliste me fait dire que le caractère anxiogène des informations n'est pas récent : il est perçu depuis très longtemps par les Français.

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