Intervention de Mathilde Desjonquères

Séance en hémicycle du mardi 13 février 2024 à 9h00
Questions orales sans débat — Maprimerénov'

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Desjonquères :

Le 31 janvier, lors des questions au Gouvernement, mes collègues Louise Morel et Laurent Croizier ont demandé à M. le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires d'éclairer notre assemblée sur les véritables raisons de la baisse de 30 % des forfaits MaPrimeRénov' pour l'installation d'équipements de chauffage fonctionnant au bois, baisse annoncée par l'Agence nationale de l'habitat (Anah). M. le ministre a alors évoqué « ce que nous avons à faire par ailleurs au titre de la biomasse ».

La situation est pressante : la décision de l'Anah, prise sans concertation avec la filière bois énergie, qui se structure pourtant depuis des années pour accompagner la transition énergétique des bâtiments, sera effective le 1er avril 2024, autrement dit demain. Soyons clairs : cette décision marquera un coup d'arrêt pour le remplacement des chaudières au fioul par des chaudières biomasse, plus performantes et neutres en carbone ; cela va à l'encontre des objectifs environnementaux et de réindustrialisation de la France. D'après la trajectoire prévue par l'Agence de la transition écologique (Ademe), le nombre de foyers chauffés au bois passera de 8 à 11 millions d'ici à 2030, sans que cela augmente la consommation de matière première. La décision de l'Anah entre en totale contradiction avec ce développement.

Je tiens à rappeler la vive inquiétude qui règne au sein de la filière quant à la pérennité de ses 450 000 emplois directs et indirects, sachant qu'elle a eu à subir l'an dernier la crise des granulés de bois. À la suite de l'effondrement des ventes d'équipements de chauffage au bois en 2023, la filière enregistre ses premières pertes d'emploi et fermetures d'entreprise.

À l'heure où nous devons plus que jamais être vigilants sur notre consommation d'énergie, ces annonces semblent en décalage et inquiètent nos concitoyens et concitoyennes, en particulier ceux qui vivent dans les régions les plus froides de notre pays.

Quelles solutions le Gouvernement peut-il apporter, en partenariat avec l'Anah et l'Ademe, à la filière bois énergie, qui contribue à sa mesure au renforcement de l'indépendance énergétique de la France ? J'aimerais également vous entendre sur la place des granulés de bois dans notre mix énergétique ; il convient de se prémunir face à une nouvelle crise dans ce secteur.

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