Intervention de Thomas Ménagé

Séance en hémicycle du mardi 13 février 2024 à 15h00
Lutte contre les dérives sectaires — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Ménagé :

Voilà le type de témoignage que l'on peut lire sur le site de la Miviludes, où une jeune femme ayant été initiée aux pratiques chamaniques a bien voulu faire part de son expérience.

Cette expérience, des milliers de Français la vivent chaque jour. Le président de la Miviludes le déplorait lui-même en mars dernier : le nombre de signalements a connu une hausse de 86 % en cinq ans. On en compte aujourd'hui 4 000 par an, soit plus de dix par jour.

Les dérives sectaires ne se limitent plus aux mouvements collectifs et spirituels : elles s'étendent désormais à des domaines divers et variés, de la nutrition au bien-être en passant par le yoga et par les réseaux de vente multiniveau. Les gourous, eux, ne sont plus seulement des envoyés d'un quelconque dieu ou des messagers ; ce sont aussi des charlatans, vantant parfois les mérites du crudivorisme ou faisant la promotion de la prise de prétendus médicaments d'origine « naturelle ».

L'avènement du numérique a profondément bouleversé les formes que prennent les dérives sectaires et l'emprise exercée sur nos concitoyens. Alors que Raël écrivait un livre pour raconter sa rencontre avec des extraterrestres, Thierry Casasnovas, lui, publie des vidéos sur YouTube pour vendre des extracteurs de jus supposés guérir le cancer.

Face à ces nouvelles formes de dérives et à leur étendue grandissante, le Gouvernement essaie d'apporter une réponse globale qui se rapproche malheureusement plus de l'affichage que de la véritable réforme législative, comme l'a déploré la rapporteure de la commission des lois du Sénat.

Certaines dispositions recevront tout de même l'approbation du groupe Rassemblement national, car nous votons toujours ce qui va dans le bon sens. Je pense par exemple à la consécration du statut législatif de la Miviludes, introduite par le Sénat face aux craintes relatives à sa possible disparition – certains ont évoqué ce point –, ou encore à l'alourdissement des peines applicables à l'exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie en ligne.

En dépit de ces avancées, notre groupe combattra fermement les dispositions par lesquelles vous vous fourvoyez malheureusement dans une dérive liberticide.

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