Intervention de Pierre-Henri Dumont

Réunion du mercredi 14 février 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

« Je suis venu ici pour dire aussi à tous ces habitants du Haut-Karabakh, qui sont à quelques kilomètres de nous, derrière moi, que nous ne pouvons pas voir, que j'espère que, bientôt, une action européenne enfin claire nous permettra de les rejoindre. Ils ne peuvent pas nous voir, mais j'espère qu'ils nous entendront leur dire : "Vous n'êtes pas seuls. Nous sommes avec vous. Vous faites notre estime et notre admiration". Je suis aussi venu ici pour dire que l'Europe doit enfin agir, parce que le projet de M. Aliyev, que nous voyons très bien ici, est de répondre à ce qu'il appelle "la question du Karabakh" non par une réponse territoriale mais par une solution ethnique, une épuration ethnique. Ce terrorisme d'État n'a qu'un seul but : condamner les habitants de l'Artsakh au désespoir pour les contraindre à partir quand M. Aliyev l'aura voulu. L'Europe ne peut pas laisser faire. Il est temps de passer des mots aux actes et des condamnations aux sanctions, et de sanctionner ceux qui se rendent coupables de ces actes graves qui enfreignent le droit international et les principes humanitaires les plus élémentaires. Vous avez le droit de vivre sur votre terre car c'est bien de votre terre qu'il s'agit. Vous ne voulez rien d'autre que la paix et vous avez le droit à la paix. Vous voulez la justice et vous aurez la justice. »

Ces mots sont ceux prononcés il y a un an, le 13 février 2023, dans la région du Syunik, aux portes du corridor de Latchine, par François-Xavier Bellamy, dont chacun connaît l'engagement sans faille auprès des Arméniens, partagé par les élus et les membres des Républicains, lors de son deuxième déplacement sur place depuis la guerre des quarante-quatre jours. Les événements de septembre dernier ont, hélas, donné raison à son analyse clairvoyante. Depuis lors, le Haut-Karabakh s'est vidé de ses habitants, chassés par le dernier coup de force des soldats azerbaïdjanais.

Dans ce cadre dramatique, cette proposition de résolution européenne, que nous avons adoptée en commission des affaires européennes le 17 janvier, est la bienvenue.

Madame la rapporteure, je regrette que vous n'ayez pas proposé aux membres des autres groupes que le vôtre de la cosigner, ce qui lui aurait donné plus de poids et aurait exprimé clairement le soutien dont bénéficient les populations du Haut-Karabakh dans notre Assemblée. Je salue néanmoins le travail et l'abnégation qui sont les vôtres. Ils s'inscrivent dans les pas du soutien continu et historique de notre pays et de notre diplomatie à nos frères arméniens.

Trois points de la résolution sont particulièrement importants pour les membres du groupe Les Républicains : l'appel à envisager des sanctions économiques à l'encontre des dirigeants de l'Azerbaïdjan ; l'appel à l'UE à reconsidérer ses accords gaziers et pétroliers avec l'Azerbaïdjan ; l'appel au soutien militaire à la République d'Arménie.

Par-delà les constats et les condamnations nécessaires et souhaitables, ces demandes concrètes constituent une réelle avancée concernant la défense de l'intégrité territoriale de l'Arménie au sein de l'Assemblée nationale. La situation sur place reste particulièrement instable, comme en témoigne l'incident survenu à la frontière hier matin, qui a coûté la vie à quatre soldats arméniens. Notre message à l'Azerbaïdjan doit être clair : nous n'accepterons pas que ce pays s'en prenne à la souveraineté territoriale de son voisin arménien. En aucun cas la région du Syunik ne doit constituer la prochaine proie du président azerbaïdjanais.

Les membres du groupe Les Républicains voteront la proposition de résolution.

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