Intervention de Roland Lescure

Séance en hémicycle du mercredi 28 février 2024 à 14h00
Suites données à la commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la france

Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'industrie et de l'énergie :

Guerre des religions un jour, guerre des religions toujours ! On n'en sortira jamais ! Arrêtons d'opposer les sources d'énergie les unes aux autres ! Un certain nombre d'agriculteurs, j'en ai rencontré, sont d'ores et déjà heureux de pouvoir compléter leurs revenus – et je ne parle pas de substitution – en développant des sources d'énergie alternatives qui permettent de décarboner notre pays. Êtes-vous prêts à étudier toutes les solutions qui permettent de revaloriser la profession d'agriculteur ou tenez-vous absolument à ce que les agriculteurs restent pauvres, en France ?

Je n'ai pas dit que ce n'était pas un défi. Je vous ai d'ailleurs expliqué, il y a quelques instants, que nous finalisions la rédaction d'un décret pour nous assurer qu'il s'agirait bien de permettre à des agriculteurs de compléter leurs revenus en installant des panneaux photovoltaïques et non l'inverse. C'est un risque dont nous sommes conscients. Les agriculteurs doivent rester des agriculteurs, mais comment être contre l'augmentation de leurs revenus ?

J'en viens à MaPrimeRénov'. La rénovation thermique des logements est un défi majeur extrêmement onéreux auquel tous les pays du monde entier sont confrontés ! Alors que la décarbonation de l'industrie coûte entre 50 et 100 euros la tonne de carbone évitée, le tarif passe à 300, 400 voire 500 euros dès qu'il s'agit des logements ! La France a fait plus que beaucoup d'autres pays en ce domaine et elle continuera sur cette lancée en 2024 : si 2,7 milliards d'euros ont été engagés en 2023, ce sera 3,5 milliards en 2024, malgré la réduction que vous nous reprochez ! Dépensons déjà ces 3,5 milliards, assurons-nous qu'ils permettent bel et bien de rénover des logements. Nous verrons ensuite si nous avons eu raison ou non de réduire ces engagements de 1 milliard d'euros.

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