Intervention de Isabelle Rauch

Réunion du jeudi 8 février 2024 à 9h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Rauch, présidente :

Mes chers collègues, nous recevons ce matin les représentants des syndicats représentatifs des journalistes pour la suite du cycle de travaux menés par notre commission en lien avec les États généraux de l'information (EGI). Je souhaite la bienvenue à M. Antoine Chuzeville, co-premier secrétaire général, ainsi qu'à Mme Aziliz Le Berre et M. Alexandre Buisine, secrétaires généraux du syndicat national des journalistes (SNJ) ; à M. Emmanuel Vire, secrétaire général du Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT) ; à Mme Élise Descamps, secrétaire générale de l'Union syndicale des journalistes (CFDT-Journalistes) et M. Laurent Villette, secrétaire confédéral en charge de la presse (F3C-CFDT) ; et à M. Tristan Malle, secrétaire général du Syndicat général des journalistes-Force ouvrière (SGJ-FO).

Je vous remercie de vous être rendus disponibles pour échanger avec les membres de la commission sur les questions liées à la production de l'information et les enjeux propres à l'exercice du métier de journaliste. Mon collègue Inaki Echaniz et moi-même, sommes rapporteurs d'une mission d'évaluation de l'impact de la loi n° 2016-1524 du 14 novembre 2016 visant à renforcer la liberté, l'indépendance et le pluralisme des médias, dite loi Bloche. Au cours de nos travaux, nous avons constaté que depuis la promulgation de la loi en 2016, les transformations du paysage informationnel déjà à l'œuvre n'ont cessé de se renforcer, voire de s'accélérer, qu'il s'agisse de l'importance croissante des canaux de diffusion numériques, et particulièrement des réseaux sociaux, ou de la viralité et la continuité du cycle de l'information.

Comment analysez-vous les conséquences de ces phénomènes sur la production d'une information fiable et indépendante ? Quels en sont selon vous les impacts très concrets sur le travail des journalistes ? Aujourd'hui, les sources d'information se sont diversifiées et multipliées, modifiant les habitudes, notamment celles des plus jeunes. Selon vous, comment faire en sorte de renforcer l'identification par le public de l'information vérifiée ? Faut-il introduire des processus de labellisation ou de certification, tels que le Journalism Trust Initiative ? Faut-il mener des actions d'éducation aux médias spécifiques et, si oui, lesquelles seraient alors les plus pertinentes à votre avis ?

Le métier de journaliste est soumis à une déontologie particulière énoncée dans de grands textes, tels que la charte d'éthique professionnelle des journalistes du Syndicat national des journalistes ou la charte de Munich de 1971. Mais ces principes sont soumis aux pressions très fortes exercées sur les journalistes. Comment, selon vous, mieux garantir la mise en œuvre de ces principes ? De façon plus générale, le renforcement des garanties déontologiques passe-t-il par la création d'un organisme tiers indépendant, qui pourrait ressembler au conseil de déontologie journalistique et de médiation ; ou par un accroissement des pouvoirs de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) ?

Enfin, nous savons que la mission d'informer ne peut être détachée des conditions économiques de sa réalisation. Comment analysez-vous les transformations capitalistiques intervenues ces dernières années dans le secteur des médias ? Quelles sont les conséquences de la migration des revenus publicitaires vers le secteur numérique ? Quels en sont les effets sur les médias dits traditionnels ? Selon vous, cela doit-il conduire à repenser les règles de la concentration ?

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