Intervention de Christian Girard

Séance en hémicycle du mardi 12 mars 2024 à 9h00
Questions orales sans débat — Services de santé dans les alpes-de-haute-provence

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Girard :

J'appelle votre attention sur la situation des soins dans mon département des Alpes-de-Haute-Provence – disons plutôt leur dégradation, car depuis déjà de nombreux mois, voire de nombreuses années, la qualité de la prise en charge des patients bas-alpins s'effondre. Département enclavé, à la topographie difficile et abrupte, où chaque trajet se compte en vingtaines de kilomètres, notre territoire est à la fois un symbole de la France oubliée et un symptôme des carences du système de santé : pénuries de médicaments et d'antibiotiques, délais interminables pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste, manque de personnel, emprise technocratique de l'agence régionale de santé – ARS – sur la stratégie départementale de soins, entre autres.

De tous ces maux, l'hôpital de Manosque en est le cas le plus emblématique. Alors qu'il dessert un bassin de vie de 100 000 personnes, la situation y est catastrophique, avec plus de 220 jours de fermeture nocturne du service depuis près de deux ans ; encore avons-nous appris hier qu'il resterait fermé jusqu'au 18 mars.

La mobilisation générale des autorités, de mes collègues parlementaires, de la mairie, des patients et des corps intermédiaires semble n'avoir pas le moindre effet. L'agence régionale de santé fait la sourde oreille et renvoie nos concitoyens vers les hôpitaux de Digne-les-Bains, de Sisteron, de Pertuis et d'Aix-en-Provence – où la situation n'est guère meilleure, puisqu'une octogénaire y est récemment décédée, faute de surveillance du personnel soignant. Autrement dit, l'ARS renvoie les urgences à 50 kilomètres de Manosque : il n'y a pas plus hors-sol ! Cette situation n'est plus tenable, madame la ministre.

Aussi vous demanderai-je deux choses : combien de médecins ont été formés dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur depuis 2017 ? Quelles solutions envisagez-vous à la fois pour intensifier le recrutement de médecins urgentistes à l'hôpital de Manosque et pour attirer de nouveaux médecins généralistes et spécialistes dans ce département qui, encore une fois, est l'un des plus enclavés de France ?

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