Intervention de Jean-Éric Branaa

Réunion du mercredi 6 mars 2024 à 10h30
Commission des affaires étrangères

Jean-Éric Branaa, maître de conférences à l'Université Paris-Assas et au centre Thucydide :

Dans l'histoire des États-Unis, seules trois lois votées au Sénat n'ont pas abouti à la Chambre des représentants. Le président de la Chambre est une jeune pousse, qui n'a pas l'expérience d'un dur à cuire en politique pour pouvoir résister à la pression extraordinaire pesant aujourd'hui sur ses épaules.

Vous connaissez évidemment le travail parlementaire. Vous savez qu'il existe à la fois des lobbies, des groupes, des pressions de l'autre chambre – qui est très forte – et du président, qui a convoqué l'ensemble des présidents de chambre et des leaders d'opposition pour évoquer cette question.

Les possibilités techniques d'un vote favorable de la Chambre sont aujourd'hui nombreuses, parce que la majorité en faveur d'une aide à l'Ukraine y est écrasante, comme nous l'avons vu avec tous les votes précédents. Il serait notamment possible de passer par une pétition qui obligerait le président Johnson – le speaker – à présenter le texte, sachant qu'il est le seul responsable du blocage en tant que prisonnier de l'aile extrême droite de la Chambre, le Freedom Caucus. La Chambre pourrait aussi s'investir toute seule. M. Hakeem Jeffries, leader de l'opposition à la Chambre, a déclaré qu'il était prêt à ouvrir le parapluie pour protéger le speaker Johnson au cas où il inscrirait ce texte à l'ordre du jour. Si le Freedom Caucus voulait faire tomber Johnson comme il l'a fait avec McCarthy, les démocrates se mêleraient de politique politicienne – ce qu'ils ne font pas d'habitude – pour protéger Johnson. Je crois donc effectivement que le texte pourrait être voté, probablement d'ici la fin du mois.

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