Intervention de Jean-Louis Bourlanges

Réunion du mercredi 6 mars 2024 à 10h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges, président :

Vous soulignez que les hommes politiques comme Trump font ce qu'ils disent sans faire tout ce qu'ils disent. Cela me fait penser à la définition que quelqu'un m'avait donnée de l'homme politique. C'est quelqu'un qui a deux caractéristiques : il est toujours de l'avis du dernier qui parle et c'est lui qui distribue les ordres de parole.

Nous vous remercions sincèrement pour vos interventions respectives. Vous avez abordé cette question avec toute la rigueur académique qui s'impose, ce qui n'exclut pas des tempéraments, des subjectivités, des analyses, des angles d'approche très différents.

Manifestement, vous n'êtes pas entièrement d'accord les uns avec les autres sur l'intensité du danger pour la démocratie que représente le phénomène Trump. Nous ressentons nous-mêmes cette incertitude. Allons-nous avoir affaire à l'Amérique de toujours, moyennant quelques outrances populistes auxquelles nous avons finalement été habitués – les populistes aux États-Unis ont existé à différents moments ? S'agira-t-il d'une rupture, comme l'indique tout de même l'ensemble des évolutions des démocraties dans le monde, avec ce raidissement autoritaire général ? La question reste ouverte.

Bien entendu, personne ne sait qui gagnera l'élection. Ce qui est sûr, lorsque l'on examine les problèmes de sécurité pour l'Europe, ceux relatifs à l'organisation de la vie économique, la question des rapports aux valeurs, à l'immigration, c'est que le monde est en profonde mutation. Quel que soit le résultat, un pays comme le nôtre et des États comme les États européens auront un devoir tout à fait fondamental de remise en cause et de réappréciation de leur rôle, de leurs moyens et de leurs options. Je crois que vous nous y avez invités en éclairant différents aspects du débat américain.

Ce que vous nous montrez, c'est la nécessité de consentir aujourd'hui un énorme effort de mobilisation intellectuelle et sans doute aussi politique, sociale, culturelle et morale, demain. Il y a là quelque chose dont nous devons nous pénétrer. Tout cela crée, pour le personnel politique français, quel qu'il soit, une exigence accrue de responsabilité. Je pense qu'il faut bien avoir cette réalité à l'esprit. Merci à tous les trois de nous avoir éclairés.

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