Intervention de Christophe Cassou

Réunion du mardi 12 mars 2024 à 16h30
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Christophe Cassou, climatologue :

Cela fait trente ans que les scientifiques tirent la sonnette d'alarme. Il y a eu l'accord de Paris en 2015, après le Grenelle de l'environnement en 2007 et 2008, qui était, rétrospectivement, assez ambitieux. Sciences et société entretiennent une relation continue. Dire que l'on ne savait pas en 2007 est faux. Les projections et les risques climatiques actuels étaient déjà listés dans le quatrième rapport du Giec, sorti en 2007 – et sa déclinaison régionale était la même.

La surprise climatique, qui inquiète énormément la communauté scientifique, vient de l'effondrement des puits de carbone, une menace que nous avons sous-estimée. Alors que nous connaissons leurs risques, qui sont majeurs, rapides et qui auront des effets importants sur l'agriculture et sur la sécurité alimentaire, continuer à jouer avec les émissions de gaz à effet de serre est particulièrement dangereux et irresponsable.

La déclinaison régionale des risques a commencé très tôt. Les Groupes régionaux d'experts sur le climat (Grec) ont été fondés après l'accord de Paris ; on ne peut pas reprocher aux scientifiques de ne pas avoir communiqué sur les risques. Ce qui manque, et qui est évalué dans le dernier rapport du Giec, ce sont des espaces partagés. Le politique n'assume pas son rôle de créer et de garantir des espaces de dialogue partagés, afin de définir une vision commune pour un avenir commun. Il n'y a pas d'espace partagé de ce type qu'il serait intéressant de mettre en place.

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