Intervention de Stéphane Peu

Réunion du mardi 5 mars 2024 à 16h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Je parlerai à nouveau de Parcoursup, et le ferai jusqu'à ce que j'obtienne une réponse satisfaisante. Dans un rapport de juin 2023, le Sénat regrette l'opacité persistante des critères de sélection pour certaines formations. La Cour des comptes avait noté qu'environ 20 % des établissements d'enseignement supérieur prenaient en compte le lycée des élèves et leur origine avant de procéder à des sélections. Cette pratique, jugée discriminatoire par la défenseure des droits, ne fait à ce jour l'objet d'aucune régulation par le ministère. Pourtant, elle provoque non seulement des exclusions mais aussi des stratégies d'évitement de la carte scolaire qui affaiblissent encore un peu plus l'école de la République et renforcent la ségrégation sociale. En 2022, 83 % des étudiants jugeaient Parcoursup stressant. Sans confiance des jeunes et de leurs familles en la manière dont les dossiers sont examinés, le système ne peut emporter l'adhésion. J'avais le sentiment que vous étiez ouverte à une évolution et je vous pose donc à nouveau la question : êtes-vous prête à instituer l'anonymisation du lycée d'origine qui paraît indispensable pour éviter un déterminisme social liant l'accès à l'enseignement supérieur au territoire d'origine ? Êtes-vous prête à ne pas, ou à ne plus, céder aux parents d'élèves des lycées huppés de Paris et de quelques autres centres de grandes villes de province qui font le siège de votre ministère pour empêcher l'anonymisation et rester dans l'entre-soi qui leur plaît tant ?

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