Intervention de Amélia Lakrafi

Réunion du mardi 5 mars 2024 à 17h00
Délégation de l'assemblée nationale aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAmélia Lakrafi :

Nous connaissons votre détermination et l'aboutissement historique d'hier en est la preuve. Nous vous remercions de prendre le temps de nous écouter.

Je porterai à votre attention la situation spécifique des victimes françaises de violences conjugales à l'étranger. Pour schématiser, avant 2019, il n'y avait rien puisque le sujet n'était ni pris en considération ni même identifié. Ce n'est qu'à l'occasion du Grenelle des violences conjugales en 2019 que j'ai entrepris un état des lieux. Le constat était le suivant : les violences conjugales ne connaissent pas les frontières ; elles font également des victimes parmi les 2 millions de Françaises vivant à l'étranger. Nombre d'entre elles sont des « conjoints suiveurs », c'est-à-dire qu'elles suivent l'autre dans son projet d'expatriation, avec d'importantes conséquences sur leur dépendance financière, sociale et affective. Ce contexte est un facteur aggravant. Pour les victimes, l'isolement et la détresse sont absolus.

Depuis, il y a eu une prise de conscience salutaire et je note une véritable volonté d'agir de l'administration consulaire. Le secteur associatif s'est emparé du sujet, notamment avec l'outil « Save You », opéré par The Sorority Foundation, qui propose écoute et orientation. Cela me semble être un bon relais, parmi d'autres initiatives, mais la plateforme risque de péricliter prochainement, faute de financement.

La présidente de notre délégation a accepté d'engager une mission sur cette question – je l'en remercie. Celle-ci devrait être programmée prochainement et j'ai bon espoir qu'elle relance la mobilisation de tous les acteurs.

Une autre opportunité s'offre à nous. J'ai multiplié les rendez-vous ces dernières semaines avec les grands groupes privés qui expatrient leurs salariés. La féminisation de leurs agents en mobilité est un enjeu pour eux, ainsi que le bien-être des conjointes qui les suivent. Ces groupes sont prêts à s'engager sur une charte de bonnes pratiques et éventuellement sur des moyens engagés pour accompagner ces femmes. Si vous décidiez de défendre cette cause, madame la ministre, il y a là un alignement de planètes : la conjonction de bonnes volontés est l'occasion d'adresser un message d'entraide aux victimes, ainsi qu'à toutes nos compatriotes à l'étranger, qui se sentent souvent délaissées. Plus qu'une question que je vous pose, madame la ministre, c'est donc un point de vigilance que je vous soumets.

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