Intervention de Hasni Abidi

Réunion du mercredi 13 mars 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Hasni Abidi, politologue, directeur du CERNAM :

Les États-Unis ne veulent pas intervenir. Pendant les mandats du président Obama, Joe Biden a été traumatisé par l'absence totale de volonté de Netanyahou d'aborder cette question. L'erreur des Israéliens a consisté à vouloir tout bloquer, pour conserver le monopole sur la question israélo-palestinienne, dont nous payons aujourd'hui les conséquences.

Pour ma part, je ne suis pas si optimiste concernant la France, qui est inaudible. Certes, la France entretient d'excellentes relations avec tous les États du Proche-Orient. En revanche, la perception est différente au sein de l'opinion publique, des médias et des centres de recherche, qui ne comprennent pas pourquoi des manifestations en faveur de la paix sont interdites en France. Les opinions retiennent surtout l'affirmation par la France du droit d'Israël à se défendre sans qu'elle n'ait été accompagnée de nuances.

Le troisième aspect concerne l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Israël a fermé les accès pour maintenir les triples contrôles à la frontière et l'absence de soutien vis-à-vis de l'UNRWA a été très mal comprise.

En résumé, je considère que des pays comme la France mais aussi les États-Unis ont atteint leurs propres limites, raison pour laquelle ils s'associent à d'autres États comme la Jordanie ou le Qatar. Le fait que la France ou les États-Unis recourent au largage de colis humanitaires représente aussi un indicateur objectif de nos limites dans ce conflit.

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