Intervention de Hasni Abidi

Réunion du mercredi 13 mars 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Hasni Abidi, politologue, directeur du CERNAM :

Il convient de rappeler les conditions du plan de paix de 2002. Le roi Abdallah avait enfermé l'ensemble des chefs d'État dans une salle à Beyrouth pour établir un plan de paix reposant sur le retour aux frontières de 1967 en échange de la sécurité, avec l'engagement des États arabes à reconnaître Israël, mais aussi pour normaliser leurs relations. Malheureusement, ce plan a été refusé.

Ensuite, il faut nuancer l'idée qu'Israël a pacifié ses relations avec ses voisins. La paix « transactionnelle » – par exemple reconnaître la marocanité du Sahara occidental en échange de la normalisation des relations – n'est pas réellement une paix véritable, laquelle se fonde sur la justice. Il est certes intéressant de rechercher la paix avec la Mauritanie ou le Soudan mais il faut d'abord rechercher la paix avec ses voisins, avec des propriétaires qui vivent sur cette terre.

Pour sortir de cette spirale de violence, il importe de revenir à la politique, à des résolutions, à la légalité et au droit international. Aujourd'hui, le danger majeur est que des centaines de millions – voire des milliards – de personnes ne veulent plus croire au droit international, ni à l'universalisme. Telle est notre plus grande faillite morale et politique. À ce titre, la France est évidemment concernée parce qu'elle défend les droits de l'Homme. Mais ce discours n'est pas le bienvenu aujourd'hui, compte tenu du sort réservé au droit international.

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