Intervention de Georges Malbrunot

Réunion du mercredi 13 mars 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro :

Il est vrai que de nombreux journalistes ont été tués, dont une partie au Sud-Liban. Malheureusement, cela n'est pas nouveau : la journaliste Shireen Abu Akleh, correspondante pour la chaîne Al Jazeera dans les territoires palestiniens, avait été tuée en 2022 à Jénine.

Israël interdit l'accès des journalistes à la bande de Gaza et nous sommes donc tributaires d'informations obtenues par téléphone ou tout autre moyen. Cette situation est à la fois compliquée et insatisfaisante. Comme dans chaque guerre, il existe des tentatives d'instrumentaliser certaines informations et les journalistes doivent s'efforcer d'éviter ces pièges.

En France, je suis frappé par notre vision anhistorique du conflit, c'est-à-dire détachée de la réalité historique, qui nous conduit à commettre des erreurs. Or pour bien connaître ce conflit, il faut d'abord connaître l'histoire – le passé, le sionisme, l'antisémitisme, les guerres – et la géographie. Cela signifie aller sur le terrain, et pas uniquement à certains endroits. Lorsque l'on s'y astreint, il est possible de réintégrer l'histoire et non plus seulement l'émotion dans l'analyse. Malheureusement, dans le débat politique français, nous avons basculé dans l'émotion, en oubliant l'histoire. Les deux sont nécessaires.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion