Intervention de Georges Malbrunot

Réunion du mercredi 13 mars 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Georges Malbrunot, grand reporter au Figaro :

Je ne pense pas que les idées du Hamas se répandront à travers le monde pour une raison très simple : contrairement à ce qui a été dit, notamment après le 7 octobre, le Hamas n'est pas un mouvement djihadiste mais un mouvement islamo-nationaliste, même s'il a recouru ce jour-là à une barbarie semblable à Daech. Il ne rêve pas de conquérir Paris, l'Espagne ou le pôle Nord : son combat est confiné à la Palestine.

Je suis désolé de jouer l'avocat du diable pour le Mossad mais le Hamas ne rêvait pas de voir le monde arabe se soulever et, d'ailleurs, il n'a rien fait pour cela. Yahya Sinwar a informé seulement une demi-heure avant l'offensive Saleh al-Arouri, son collègue du Hamas à Beyrouth, pour qu'il prévienne Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah. Le Hezbollah et l'Iran, « l'axe de la résistance » à Israël et aux États-Unis ont fort peu apprécié ne pas avoir été avertis au préalable. Le Hamas a pris de court ses alliés, qui ne l'ont pas apprécié. De toute manière, ils ne s'aiment guère entre chiites et sunnites.

L'influence politique du Hamas ne va pas disparaître, ni croître. Les Palestiniens, dans leur majorité, ne sont pas pro-Hamas, et en particulier dans la bande de Gaza. Cependant, le Hamas jouera un rôle dans des instances palestiniennes rénovées. Le Hamas est né – il faut le rappeler – en 1987, en raison d'une certaine bienveillance d'Israël, dont l'ennemi numéro un à l'époque était Yasser Arafat. Si la paix intervient, le Hamas se dégonflera.

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