Intervention de Ran Halévi

Réunion du mercredi 13 mars 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Ran Halévi, historien, directeur de recherche au CNRS :

Vous posez des questions essentielles, pertinentes, auxquelles il est très difficile de répondre.

En premier lieu, l'horizon de deux Etats doit commencer par une séparation des corps, qui devra se poursuivre en Cisjordanie et se faire à Gaza. En Cisjordanie, le gouvernement actuel est non seulement incapable de contenir l'extension des colonies mais, plus encore, il les encourage souvent. En complément aux réponses déjà apportées à Mme Sebaihi, j'ajouterai qu'il ne peut y avoir un seul État avec deux peuples qui ne veulent pas vivre ensemble.

Ensuite, nous sommes face à un phénomène très nouveau dans l'histoire des démocraties, où l'égalité politique est profondément défiée par la société civile au sein de la vie démocratique. Ce phénomène est apparu au moment où le gouvernement Netanyahou a voulu modifier le fondement de la Constitution, réformer la Cour suprême et affaiblir les ressorts de du système israélien d'équilibre des pouvoirs.

Face à ce « coup d'État légal », l'opinion a opposé une légitimité démocratique qui provient d'un réflexe démocratique très profondément ancré dans la société israélienne. Nous en revenons ici à la distinction établie par Tocqueville entre les régimes démocratiques et le réflexe démocratique. Ce même réflexe démocratique n'est pas encore mûr dans tous les pays arabes, mais davantage chez les Palestiniens qu'ailleurs.

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