Intervention de Jean-Philippe Tanguy

Séance en hémicycle du mardi 26 mars 2024 à 21h30
Prévention des ingérences étrangères en france — Après l'article 4

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Philippe Tanguy :

C'est un amendement d'appel, puisque nos amendements visant à lutter contre la corruption ont été jugés irrecevables pour des raisons qui concernent la présidence. Pour ma part, je ne me satisfais pas de l'argument selon lequel il s'agirait de cavaliers : faire une loi contre les ingérences sans mentionner une seule fois la lutte contre la corruption, c'est une plaisanterie ! La corruption, notamment chez les élites, est évidemment le principal point d'entrée des tentatives ou des réalités de l'ingérence en France. Ne pas vouloir en faire un sujet dans cette loi prouve bien que vous n'allez lutter contre rien, alors qu'il y a de graves problèmes de corruption dans notre pays. J'ajoute que contrairement à ce que l'on se plaît à croire, elle s'aggrave et que la France est très mal notée dans les classements sur la lutte contre la corruption. Nous avons auditionné dans le cadre de la commission d'enquête M. Duchaine, le directeur de l'Agence française anticorruption : il nous a fait part de faits extrêmement inquiétants, notamment le développement de la corruption à l'échelle des collectivités locales, car en armant fortement le PNF, vous avez désarmé l'autorité judiciaire locale. Il y a un grave problème de corruption à tous les niveaux de la société – mais le poisson pourrit toujours par la tête, je l'ai dit en discussion générale. Qu'un ancien président de la République, M. Sarkozy, puisse se faire payer des conférences par les Émirats du Golfe ou par le régime de M. Poutine pour défendre tout et n'importe quoi alors qu'il a eu à connaître des dossiers les plus importants de notre république, c'est totalement scandaleux ! Qu'un ancien ministre des relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, siège au conseil d'administration de Huawei alors que tout le monde sait que ce n'est pas une entreprise comme une autre, mais le bras armé du régime pékinois, on est dans le délire total ! Et je ne parle que de cas où j'ai la preuve ! Il n'est pas possible aujourd'hui de faire l'impasse sur la corruption. Mais vous semblez gênés d'en parler, aussi bien en commission que dans cet hémicycle. Eh bien, au Rassemblement national, on n'a pas peur de mettre le sujet sur la table ! Il faut lutter activement contre la corruption et vous, vous ne voulez pas le faire !

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion