Intervention de Thomas Ménagé

Séance en hémicycle du mercredi 27 mars 2024 à 14h00
Reconnaître le bénévolat de sécurité civile — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaThomas Ménagé :

Si les Français connaissent bien nos sapeurs-pompiers, la sécurité civile en France compte aussi quinze associations agréées au niveau national et près de 250 000 bénévoles qui agissent chaque jour au service de nos concitoyens. C'est pour eux que nous entamons aujourd'hui l'examen de ce texte porteur d'espoir s'agissant de la valorisation et de la reconnaissance de leur engagement quotidien.

Alors que notre pays fait face à d'immenses défis, les Français savent qu'ils peuvent compter sur les associations de sécurité civile. On les rencontre régulièrement dans le Loiret – ma circonscription – où elles sont par exemple intervenues lorsque le Loing est sorti de son lit et a causé des inondations en 2016 à Montargis. Elles sont encore venues au secours des habitants du Pas-de-Calais, il y a quelques semaines, lorsque ce département a été touché par de violentes inondations, certains ayant alors malheureusement tout perdu. On les retrouvera encore cet été, lors des Jeux olympiques et paralympiques, puisque la protection civile assurera une présence sur deux tiers des sites qui accueilleront des épreuves.

L'engagement bénévole est sans doute un des plus beaux engagements et la représentation nationale doit le reconnaître par la loi. C'est un engagement désintéressé et indifférent aux opinions politiques qui peuvent parfois cliver. C'est la raison pour laquelle cette proposition de loi, présentée comme transpartisane, avait suscité l'enthousiasme des associations. À leur invitation, les députés du groupe Rassemblement national sont allés rencontrer les équipes des associations de sécurité civile locales pour échanger avec elles. À leur demande, ils ont cosigné cette proposition de loi.

Or vous avez choisi, monsieur le rapporteur, de jouer un mauvais coup de politique politicienne, à quelques heures seulement de l'examen du texte en commission des lois. Vous avez en effet décidé de retirer l'ensemble des cosignataires du groupe RN de votre proposition de loi. Vous avez décidé d'utiliser les bénévoles de la protection civile pour pousser l'inscription de cette proposition de loi à l'ordre du jour.

Et je vous le redis ici, les yeux dans les yeux : c'est indigne. Malgré votre comportement, nous avions proposé en commission des amendements consensuels, de bon sens, qui répondaient aux attentes des associations agréées de protection civile ou qui sécurisaient le dispositif juridique de tel ou tel article, mais nous sommes heurtés à un mur de mauvaise foi. Nous avons, par exemple, proposé des aménagements d'emploi du temps ainsi qu'une bonification de la moyenne au titre de l'engagement associatif pour les étudiants bénévoles au sein d'associations de sécurité civile.

Je rappelle au passage, sachant que leurs missions sont complémentaires, que j'avais présenté l'année dernière un amendement similaire pour les sapeurs-pompiers volontaires et qu'il avait été adopté à l'unanimité, avec avis favorable du rapporteur Éric Pauget, dont je salue la recherche de consensus, avec pour seule boussole l'intérêt des acteurs de la sécurité civile. Réponse en commission du rapporteur Chenevard : défavorable, sans aucune explication de fond ! Réponse de l'alliance macroniste – NUPES pour expliquer leur vote contre cet amendement : « Vous faites de la politique politicienne, vous utilisez les bénévoles ». Le collègue socialiste Hervé Saulignac est allé jusqu'à dire qu'il ne fallait pas le voter car ce serait une victoire pour le RN !

Je veux tout de même saluer les députés du groupe LR et du groupe Horizons qui ont fait preuve de cohérence en votant cet amendement, qui a malheureusement été rejeté. Quelle surprise de constater malgré tout que le premier amendement déposé en séance par tous ceux qui ont vilipendé le nôtre reprend exactement ce qu'il contenait ! Rendez-vous compte à quel niveau de mauvaise foi et de panique vous êtes rendus, collègues macronistes !

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