Intervention de Julien Rancoule

Séance en hémicycle du mercredi 27 mars 2024 à 14h00
Reconnaître le bénévolat de sécurité civile — Article 12

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Rancoule :

Nous voterons bien entendu pour cet article, bien que nous ne soyons pas dupes et que nous constations l'absence de réelle motivation du Gouvernement pour mieux former nos concitoyens aux gestes de premiers secours. Pourtant, le Président lui-même prétendait qu'il s'agissait d'un objectif majeur ; il avait déclaré en 2017 que 80 % de la population française serait formée aux gestes de premiers secours à la fin de son premier mandat. Difficile de savoir où l'on en est, vu que nous ne disposons d'aucun chiffre officiel du ministre de l'intérieur, mais la proportion est sans aucun doute beaucoup plus faible.

J'avais posé, en janvier 2023, une question écrite sur cette absence de statistiques. Le Gouvernement m'avait répondu, en avril de la même année, qu'il travaillait à « un système d'information agrégeant les remontées statistiques en temps réel, permettant de disposer de données consolidées et d'alléger concomitamment la charge de travail des préfectures et des acteurs de la formation ». Il était précisé que « ces statistiques vérifiées pourr[aient] alors faire l'objet d'une publication annuelle ». Où en est-on de la publication de ces statistiques ? Où en est le projet pilote intitulé « 80 % de la population formée aux gestes qui sauvent » ?

L'an dernier, j'avais déposé des amendements visant à former les volontaires lors des Jeux olympiques aux gestes de premiers secours. Malheureusement, ces amendements ont été rejetés par la majorité et la NUPES. Aujourd'hui, toutes les associations agréées de sécurité civile recherchent désespérément des bénévoles en vue des JO.

Dans le code de l'éducation, il est précisé que « tout élève bénéficie […] d'un apprentissage des gestes de premiers secours » et que « cet apprentissage se fait suivant un continuum éducatif du premier au second degré ». Où en est-on ? Nous savons qu'on ne met pas assez de moyens sur la table. En France, seulement 5 % des victimes d'un arrêt cardiaque inopiné survivent. Chaque minute qui passe sans massage cardiaque fait perdre 10 % de chances de survie. D'où l'intérêt de mieux former la population.

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