Intervention de Vincent Bolloré

Réunion du mercredi 13 mars 2024 à 15h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Vincent Bolloré, conseiller du président du directoire de Vivendi, ancien président du conseil de surveillance de Vivendi et du conseil de surveillance du groupe Canal+ :

Madame la députée, puisque vous représentez le peuple et que je suis un démocrate, je respecte ce que vous dites, mais c'est un tout petit peu spécieux : je n'ai pas dit que je ne mettais rien à l'antenne parce que je n'avais rien en tête. J'ai dit que non seulement je ne mettais rien mais que, en plus, j'étais démocrate-chrétien : il me serait donc compliqué d'aller mettre des choses auxquelles je ne crois pas.

S'agissant des religions, je vous rappelle que nous avons créé « Les enfants d'Abraham ». Mon fils Yannick avait monté cette émission avec des représentants des trois religions. Elle a été supprimée par Canal+.

Je vais aussi vous expliquer notre proximité avec le monde musulman. Non seulement j'ai beaucoup d'amis musulmans, avec qui je vis en paix et en fraternité, mais figurez-vous que le commandeur des croyants et descendant du Prophète, Mohammed V, alors qu'il avait été exilé par notre pays, est venu habiter dans notre propriété de Garches-Vaucresson, en novembre 1955. Nous sommes restés extrêmement amis avec cette famille, jusqu'au fils de son fils, aujourd'hui sur le trône. Ce n'est pas parce que je suis chrétien que je ne peux pas parler des autres religions. Je pense au contraire que l'on peut et doit vivre en paix : c'est essentiel.

En ce qui concerne Lagardère, nous en sommes propriétaires. Le groupe Vivendi a obtenu l'autorisation de la Commission européenne. Arnaud Lagardère est un garçon absolument remarquable, courageux et fidèle. Il est à la tête de son groupe, qui restera indépendant, d'abord parce qu'il a d'autres actionnaires que nous, ensuite parce qu'il gère très bien son groupe. La valeur des actions Lagardère dans trois ou quatre ans sera tout à fait remarquable.

En ce qui concerne Paris Match, je connais Bernard Arnault depuis quarante ans ; c'est quelqu'un pour qui j'ai beaucoup d'amitié. Ce n'est pas un secret : il a envie de Match. Il aime les belles choses et il trouve que Match est un magazine important, ce qui est vrai. Arnaud Lagardère a des dettes trop élevées ; il a envie de développer le commerce dans les gares et les aéroports ou travel retail et l'édition, et il est d'accord pour entrer en conversation exclusive avec Bernard Arnault. Je trouve cela très bien puisque vous avez d'un côté quelqu'un qui a envie d'acquérir ce titre de presse et de l'autre quelqu'un qui est prêt, si le prix est bon, à s'en séparer, en dépit de la peine que cela lui fait sans doute.

Y avait-il un accord secret ? Pas le moindre : nous n'avons jamais rien signé. Lagardère a des titres qu'il peut vendre ou acheter mais nous sommes majoritaires. Il n'y a pas besoin d'avoir fait Polytechnique pour comprendre que quand vous détenez 51 % des parts, c'est vous qui dirigez. Nous n'étions engagés et forcés à rien. Mais, je le répète, c'est un garçon remarquable et je suis sûr qu'il fera de Match quelque chose d'exceptionnel.

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