Intervention de Marie Pochon

Séance en hémicycle du mardi 2 avril 2024 à 15h00
Prévention en santé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Pochon :

Monsieur le ministre, je souhaite vous poser deux questions. Premièrement, la semaine passée, plus de 700 soignants vous ont lancé un appel rappelant les données effrayantes de l'Inserm – l'Institut national de la santé et de la recherche médicale : 18 pathologies touchant les professionnels du monde agricole sont liées à leur exposition aux pesticides ; dans la population générale, certaines maladies neurodégénératives, certains cancers et certaines leucémies, touchant les enfants, sont également liées aux pesticides. L'OMS prévoit, d'ici à 2050, une hausse de 77 % du nombre de nouveaux cas de cancer par rapport à 2022. Ce n'est pas une fatalité, mais le résultat de choix politiques. Dès lors, quelle sera la position de votre ministère sur la révision du plan Écophyto ?

Deuxièmement, une concitoyenne de ma circonscription, habitant la petite commune de Chamaret, m'a écrit il y a quinze jours : « Mon médecin traitant se déconventionne, et l'on va généreusement me rembourser mes prochaines consultations à 0,43 centimes la consultation de médecine générale. J'ai écrit à la CPAM de la Drôme, qui me laisse entendre tacitement que si je veux me faire rembourser, je n'ai qu'à prendre un médecin conventionné. Fort bien, alors qu'on m'en désigne un : tous les médecins généralistes sont saturés à 50 kilomètres à la ronde ! »

Monsieur le ministre, êtes-vous conscient de ce problème qui se pose partout dans nos campagnes ? Vous me direz que si le médecin demande à ne pas être remboursé par la sécurité sociale, cela le regarde. Mais les assurés sociaux ne sont pas responsables de ses choix, et ne doivent pas avoir à les payer, a fortiori dans le contexte de pénurie de médecins que nous connaissons. Le risque est connu : la pression accrue sur des services d'urgence déjà saturés ou, pire, le renoncement aux soins, alors que l'espérance de vie en zone rurale est inférieure de deux ans à celle en ville. Nous devons instaurer une régulation et interdire ce genre de pratiques. Comment comptez-vous conduire une politique globale de prévention en santé en laissant de côté 30 % de la population ?

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