Intervention de Emmanuelle Ménard

Séance en hémicycle du mardi 2 avril 2024 à 15h00
Prévention en santé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

L'abandon de la médecine de ville et les carences du système hospitalier ne sont plus à démontrer. Les déserts médicaux ne cessent de progresser, et pas seulement dans les zones rurales. Outre les 60 à 70 heures de travail par semaine des médecins généralistes, un sondage de l'observatoire de l'Ordre des médecins publié en février 2024 révèle que 75,9 % des médecins libéraux en Occitanie déclarent avoir été victimes de violences au cours des trois dernières années. Vous en conviendrez avec moi : pour rendre le métier attirant, on peut mieux faire.

Dans une étude traitant de la démographie médicale, l'UFC-Que choisir déplore une situation catastrophique : plus d'un enfant sur deux vit dans un environnement déserté par les pédiatres, 59,3 % des Français ne trouvent pas d'ophtalmologiste et onze départements sont dépourvus de gynécologue. Dans 20 % des communes les plus défavorisées, il faut attendre en moyenne vingt-cinq jours pour qu'un généraliste rende visite à un patient et six mois pour faire réaliser une mammographie de contrôle. Six mois, c'est long et c'est parfois trop tard.

À Béziers, 86 % des médecins généralistes ont plus de 60 ans et approchent de l'âge de la retraite. Malheureusement, nous formons le même nombre de médecins qu'en 1970, alors que notre population compte 15 millions de Français supplémentaires. C'est en outre une population vieillissante, ce qui induit une augmentation du nombre de maladies chroniques. Autant dire que le compte n'y est pas.

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) a publié en mai dernier une étude qui révèle que plus de 80 % des médecins généralistes libéraux jugent insuffisante l'offre de médecine générale dans leur zone d'exercice ; 65 % d'entre eux ont déclaré avoir refusé de nouveaux patients en 2022, contre 53 % en 2019.

Ma question est donc simple, monsieur le ministre : qu'attendez-vous pour supprimer le numerus apertus ? Qu'attendez-vous pour ouvrir les portes des universités aux étudiants et pour leur donner les moyens d'étudier en France ?

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