Intervention de Aurélien Saintoul

Réunion du mercredi 14 février 2024 à 11h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurélien Saintoul :

Au nom de mon groupe, j'ai plaisir à vous accueillir et à vous dire à quel point nous sommes heureux, au sein de cette commission, d'entendre également des diplomates, en particulier ceux des Nations unies, organisation chargée de garantir le respect du droit international, même si celui-ci est bien souvent mis à mal.

Je souhaite évoquer en premier lieu les témoignages qui pointent les difficultés rencontrées par la Minusma et l'opération Barkhane, notamment la difficulté pour chacune des deux forces de se distinguer auprès de la population. Partagez-vous cette impression qu'une des raisons de l'échec relatif de leurs actions tient au fait que la population n'a pas identifié la spécificité de chacune des forces et de leur mandat respectif ?

Ma deuxième question porte sur l'organisation et la coordination des forces au sein même de la Minusma. J'ai recueilli par exemple un témoignage indiquant que si les Allemands avaient déployé des moyens de renseignement, ces renseignements n'étaient pas transmis prioritairement au commandement de la Minusma, mais à ses partenaires, notamment américains.

Comme vous l'avez indiqué, la définition du mandat est un enjeu crucial et vous avez signalé l'existence de nombreuses raisons à la conflictualité locale. Les expériences récentes indiquent par exemple que la question de la justice est un point extrêmement central pour rétablir la paix et la stabilité dans la plupart des pays déstabilisés. Pensez-vous que l'un des rôles d'une mission de maintien de la paix pourrait être de rendre la justice ? À ma connaissance, cela n'a jamais été le cas et cela supposerait évidemment une négociation avec les États concernés. Cependant, nous constatons a contrario que cette faculté à rendre la justice a aussi fait le succès de groupes armés, ainsi que leur normalisation sur le terrain.

Enfin, face à des situations extrêmement complexes, comment l'ONU peut-elle disposer d'une expertise de bon niveau par pays ? Il est toujours délicat de voir imposer une expertise de l'extérieur, mais simultanément, une telle expertise « neutre », objective, est nécessaire dans les conflits locaux.

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