Intervention de Frédéric Petit

Réunion du mercredi 19 octobre 2022 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrédéric Petit :

Monsieur le rapporteur, vous êtes un peu catastrophiste. Tout n'est pas fait mais, vous l'avez reconnu, après des décennies de baisse des crédits, ce que nous avons fait en 2017 et ce nous nous apprêtons à faire en votant une nouvelle loi de programmation me semble aller dans le bon sens.

Je souligne l'importance de la recherche et développement, que vous n'avez pas évoqué dans la perspective de la future loi de programmation militaire.

Nous ne sommes pas seuls et cela ne signifie pas que nous sommes faibles. J'ai beaucoup aimé ce qu'a dit Laëtitia Saint-Paul sur le fait de ne pas avoir peur des autres. La description que vous avez faite de notre présence en Roumanie prouve que nous pouvons être forts avec des partenaires. La conflictualité du XXIe siècle exige des réponses multilatérales.

Le ministre des affaires étrangères russes, Sergueï Lavrov, dans une conférence de presse passée assez inaperçue, a justifié l'agression de son pays contre l'Ukraine en faisant un parallèle avec la position de la France à l'égard des Wallons. Selon lui, si les Flamands faisaient du tort aux Wallons, tout le monde comprendrait que la France prenne les armes pour aller défendre la minorité française opprimée en Belgique. Cela nous fait sourire mais lui y croit vraiment.

Dans votre rapport, vous écrivez « dans un contexte de guerre, il n'y a aucune garantie que les populations russophones d'Ukraine seraient traitées selon les standards démocratiques ». Depuis le début, je me suis refusé à dire que ce conflit opposait les gentils et les méchants. On n'a jamais de garantie sur la manière dont les militaires feront la guerre et sur l'absence de dérapages. J'habite en Galicie et je suis bien placé pour savoir qu'il n'y a pas les bons Ukrainiens d'un côté et les méchants de l'autre. Mais la langue n'est pas une assignation à résidence en Ukraine, à la différence du modèle d'impérialisme russe dans lequel, pour résumer, « tu parles russe, donc tu es russe et donc je suis ton chef ». Ce n'est le modèle ni de la France, ni de l'Europe, ni de l'Ukraine. Depuis des siècles, celle-ci est multilingue. Pouvez-vous préciser votre pensée car la référence aux populations russophones ne correspond pas à notre conception ?

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