Intervention de Emmanuelle Ménard

Réunion du mercredi 19 octobre 2022 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEmmanuelle Ménard :

On a pu lire dans la presse, il y a quelques jours, que si l'armée française était déployée demain dans un engagement majeur de haute intensité, comme en Ukraine, elle pourrait tenir un front de 80 kilomètres, pas plus.

Même s'il faut saluer l'augmentation de 7 % des crédits de la mission Défense, on peut se demander s'ils seront suffisants, alors que notre pays est en guerre aux côtés de l'Ukraine. À la guerre, la masse compte. Or l'armée française a été construite sur le modèle d'une force expéditionnaire professionnelle, relativement légère. Le Gouvernement ne veut pas renoncer à ses ambitions stratégiques – ce qui est une bonne chose – et préfère s'accrocher à un modèle d'armée complet – OPEX, dissuasion nucléaire, protection du territoire national, présence en Indo-Pacifique, etc. Ce modèle d'armée complet nécessite toutefois des moyens, si l'on ne veut pas aboutir à une armée « échantillonnaire », qui possède un peu tous les moyens, comme les Américains, mais en très faible quantité, contrairement aux Américains.

La fourniture de 18 canons Caesar à l'Ukraine était une nécessité mais elle a amputé l'armée de terre d'un quart de son parc, et c'est la même chose pour les stocks de munitions, qui coûtent cher. Les crédits de la mission Défense ont augmenté de 11,2 milliards depuis 2017 pour atteindre 43,9 milliards en 2023, soit 25 % d'augmentation. Face aux enjeux, une hausse de 3 milliards est-elle vraiment suffisante, alors qu'il faut que nous soyons aux côtés de l'Ukraine, et compte tenu de l'inflation, qui rogne l'augmentation du budget ?

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