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Intervention de Nicolas Forissier

Réunion du mercredi 19 octobre 2022 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Forissier :

Nous ne pouvons pas être d'accord avec ce que vient de dire Clémentine Autain. Ce sont les entreprises qui créent des emplois et de la richesse. Tous les autres pays soutiennent leurs entreprises et je ne vois pas au nom de quoi la France ne devrait pas le faire, y compris dans des pays qui, sans aller jusqu'aux dictatures les plus terribles, ne sont pas réputés pour être parfaits en matière de droits de l'Homme. Sinon je ne vois pas avec qui on commercerait.

Je trouve qu'il est normal que notre diplomatie soit aux côtés des entrepreneurs français dans le monde. Ayant été le rapporteur de ce budget, j'ai vu dans de nombreux pays l'importance de l'action menée par les ambassadeurs et les missions économiques pour soutenir nos entreprises. Ce n'est pas une question idéologique mais du pragmatisme. Si nous ne faisons pas ce travail, madame Autain, d'autres le feront, et les emplois et la richesse disparaîtront encore davantage dans notre pays. Il n'y a pas de raison, sinon idéologique, d'abandonner la diplomatie économique.

L'aéronautique dégage un excédent majeur de notre balance commerciale – l'agroalimentaire et l'agriculture étaient autrefois notre principal secteur excédentaire mais ce n'est plus le cas. J'observe néanmoins que l'excédent concernant les produits agroalimentaires transformés repart à la hausse, ce qui est peut-être bon signe. Nous attendons du Gouvernement un plan massif pour l'agriculture française et une vision de son avenir, y compris à l'international, face au défi alimentaire mondial, qui est l'enjeu majeur de notre temps et commande donc tout le reste.

Pour ce qui est des chiffres, vous avez raison de dire qu'il faut une vision plus globale, Monsieur le rapporteur pour avis, et que c'est la balance courante qui est la meilleure expression du rapport entre les entrées et les sorties sur le plan économique. Il faut tout de même continuer à regarder l'évolution du déficit commercial, car c'est celui de notre industrie et de notre agriculture. Or sans industrie et sans agriculture, il n'y a pas tellement de services derrière ; même le tourisme a du mal. Il y a des raisons de s'inquiéter pour 2022 : le déficit prévisionnel tourne au-delà de 100 milliards d'euros, au lieu de 85 milliards.

J'ajoute qu'il faut absolument faire du benchmarking – cela pourrait d'ailleurs être l'objet d'un travail commun de notre commission et de celle des finances. Notre dispositif d'appui est-il à la hauteur de ce que font nos principaux concurrents, l'Allemagne et l'Italie ? La subvention pour l'équivalent italien de Business France était de 240 millions d'euros ces dernières années, contre 100 millions en France, complétés par quelques contributions d'autres ministères. Nous sommes donc extrêmement en retard. Si nous faisons ce travail de recherche, qui n'existe pas, même à la direction générale du Trésor, dont cela devrait pourtant être la mission, nous pourrons mieux affecter les moyens, en particulier pour les foires et les salons, principal outil des exportateurs, notamment les PME. Il faut que plus d'entreprises exportent. De grands efforts de simplification ont eu lieu ces dernières années mais le travail n'est pas terminé. Il faut que notre dispositif public soit à la hauteur.

Le groupe Les Républicains votera pour ces crédits parce que nous sommes volontaristes et que nous croyons que les choses progressent.

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