Intervention de Alain Vidalies

Réunion du jeudi 11 mai 2023 à 9h00
Commission d'enquête relative aux révélations des uber files : l'ubérisation, son lobbying et ses conséquences

Alain Vidalies, ancien secrétaire d'État chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche :

Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu un « deal » entre Emmanuel Macron et Uber. En revanche, un tel « deal » n'est pas intervenu entre le Gouvernement et Uber. Je n'ai eu aucun contact avec Emmanuel Macron sur la question de la formation ni non plus personne de mon cabinet, à ma connaissance. Lorsque le dossier m'a été transféré, nous avons été particulièrement attentifs au contenu de l'examen, dont l'encadrement est resté au niveau des administrations et de mon ministère. Je n'ai eu aucun contact avec Uber, ni avec Emmanuel Macron à ce sujet.

J'ajoute que le dispositif Uber était assez sophistiqué, notamment à travers sa filiale Hinter, qui venait compléter le système. Cette filiale à 100 % d'Uber était chargée de faire travailler les chauffeurs VTC dans la période comprise entre l'obtention de leur agrément et leur inscription, soit un intervalle de quatre à cinq mois. Pendant cette période, Uber les faisait travailler pour leur compte, avec une autorisation VTC appartenant à Uber. Cette filiale, qui n'avait aucun salarié, prenait un pourcentage sur l'activité des chauffeurs de VTC et avait dégagé 500 000 euros de bénéfices chaque année. Un article de Mediapart l'avait révélé à cette époque.

Ensuite, je tiens à répondre sur le départ de Grégoire Kopp de mon cabinet. Il était mon chargé de communication au ministère des Transports, après avoir exercé les mêmes fonctions lorsque j'étais ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement. Avocat, diplômé de Sciences Po et de droit européen, il exerçait des fonctions de conseiller juridique au sein de l'association UFC Que Choisir lorsque je suis devenu ministre. Passionné de technologie, il a été pendant deux ans un bon conseiller et m'a accompagné lorsque j'ai été nommé au ministère des Transports.

Il ne participait pas aux décisions politiques sur le fond mais faisait bien son travail de communicant. Un jour, il est venu me dire qu'il allait partir et a lâché le mot Uber. Nos relations se sont arrêtées là. Il a travaillé deux ans chez Uber, avant d'aller chez OVH comme conseiller du président et a été un temps chargé de la communication à l'Olympique de Marseille. À l'heure actuelle, il me semble qu'il travaille dans son propre cabinet.

Lorsque je lui ai demandé comment Uber l'avait contacté, il m'a répondu qu'un cabinet de chasseur de tête était venu le chercher. La commission de déontologie a donné un avis favorable et il a respecté scrupuleusement l'interdiction qui lui était faite d'avoir des contacts avec le ministère des Transports pendant trois ans.

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