Intervention de Manuel Valls

Réunion du jeudi 11 mai 2023 à 14h00
Commission d'enquête relative aux révélations des uber files : l'ubérisation, son lobbying et ses conséquences

Manuel Valls, ancien Premier ministre :

En tant que ministre de l'Intérieur et Premier ministre, je n'ai pas constaté de pression, dans un sens ou dans un autre – au-delà de ce que j'ai pu lire il y a quelques mois, alors que je n'étais plus en fonctions. Lors des faits en question, nous nous sommes contentés de deux sources, non négligeables : le travail ministériel et les rencontres que j'ai eues – une, essentiellement – avec le secteur. À cela s'est ajouté le travail parlementaire : la fin de celui de Thomas Thévenoud – qui a ensuite rejoint, brièvement, le Gouvernement –, puis celui de M. Grandguillaume, que nous avons suivi plus attentivement encore, avec Alain Vidalies.

Je fais cependant une différence de méthodologie. Le secteur des taxis, donc des grandes entreprises comme la G7, avait pignon sur rue. Je le dis dans le bon sens du terme : c'étaient des interlocuteurs presque classiques, des partenaires de l'administration, voire des cabinets. À l'époque, je n'ai pas eu à les rencontrer, directement ou indirectement, en dehors de certaines réunions – l'une d'entre elles ayant été assez tendue. Quant aux nouveaux entrants, un en particulier, ils se sont comportés de la façon que l'on sait. Je fais donc la différence entre les actions d'entreprises, de syndicats ou de groupements, qui défendaient leurs intérêts – il appartenait ensuite à l'exécutif et au législatif de faire prévaloir, dans la mesure du possible, l'intérêt général –, et celles de nouveaux acteurs, qui souhaitaient s'affranchir des règles ou imposer une vision qui n'était pas, en général, celle que nous défendions dans notre pays. Personnellement, je n'ai pas eu à subir de pression particulière, dans un sens ou dans un autre.

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