Intervention de Sarah Tanzilli

Séance en hémicycle du mardi 30 janvier 2024 à 15h00
Discussion d'une proposition de loi — Explications de vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSarah Tanzilli :

Et je sais que c'est en empêchant les femmes de maîtriser leur corps qu'ils prévoient de les renvoyer dans les foyers.

Voter pour ce bouclier protecteur n'est pas faire preuve de pessimisme, mais de responsabilité. C'est anticiper de probables évolutions particulièrement néfastes avant qu'il ne soit trop tard pour nous en prémunir.

Nous pouvons être fiers du travail accompli. Je tiens à saluer l'esprit de responsabilité de plusieurs des groupes politiques de notre assemblée qui ont accepté de se ranger derrière la rédaction de compromis proposée par le Gouvernement.

C'est une formulation équilibrée qui préserve la volonté du Sénat, tout en protégeant efficacement les modalités d'exercice du droit à l'interruption volontaire de grossesse. Ce compromis ne pourra souffrir aucun recul, sous peine de voir disparaître le bouclier protecteur non régressif que nous appelons de nos vœux. En effet, comment le juge constitutionnel interpréterait-il un recul – par exemple le retrait du mot « garantie » – autrement que comme une volonté du constituant de ne pas garantir la liberté donnée à la femme de recourir à l'avortement ?

Nous ne pouvons pas nous permettre une telle ambiguïté. Alors que ce texte s'apprête à poursuivre son parcours parlementaire, je forme le vœu qu'il soit examiné par nos collègues sénateurs pour ce qu'il est : un pas vers l'autre en faveur de la défense d'intérêts qui nous dépassent ; un compromis entre la gauche – qui a abandonné beaucoup, je le sais –, la majorité et la droite républicaine. Je ne doute pas que le Sénat, chambre du compromis et de la mesure, entende notre appel à l'unité républicaine pour le droit des femmes.

Le droit des femmes à disposer de leur corps, à choisir leur destin, à faire seules les choix qui les concernent, n'est pas une humeur, une concession donnée à l'air du temps ou à des prescripteurs de morale venus de l'étranger. Il est la source même de la liberté des femmes, acceptées comme des individus libres dotés de raison et jouissant de leurs droits de citoyennes. Cette liberté, essentielle, a toute sa place dans notre Constitution.

Pour toutes ces raisons, le groupe Renaissance votera bien sûr en faveur de ce projet de loi constitutionnelle.

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