Intervention de Christine Arrighi

Réunion du mardi 16 avril 2024 à 9h30
Commission d'enquête sur le montage juridique et financier du projet d'autoroute a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Arrighi, rapporteure :

Nous avons évoqué l'impact du millefeuille administratif sur la question des mobilités, qui doivent concerner l'analyse des modes de vie et pas uniquement la question des transports. Or un acteur s'occupe du vélo, l'autre du train, l'autre de la route, et le dernier décide pour une autoroute ; les évolutions et les visions globales des intermodalités ne sont pas prises en compte, et l'A69 en est une flagrante illustration. Dans ce dossier ont été analysés les reports entre route et autoroute, et les aspects financiers. La vision que vous avez évoquée concernant le projet territorial, à mettre en place au départ, avant que soient étudiées les options envisageables d'une route ou d'une voie ferrée, pourrait être la réponse à ce besoin ou ce désir de modalités.

Je vous remercie de nous avoir fait, aujourd'hui, partager vos travaux et vos passionnantes recherches. Je souhaite que vous répondiez également par écrit aux questions plus précises que je vous ai posées dans le questionnaire, afin que nous puissions disposer d'éléments écrits sur des questions plus particulièrement liées à l'A69.

Nous constatons que les questions relatives à l'A69, en matière d'aménagement du territoire, ont pu se poser et obtenir malheureusement la même réponse pour l'axe Pau-Langon, mais également pour d'autres projets autoroutiers. Je précise que la ville d'Auch, qui n'est pas reliée par une autoroute à un bassin de vie, dispose d'un PIB plus important que celui du bassin albigeois. Rodez, qui n'est pas non plus reliée par une autoroute et dispose de routes payées par la solidarité nationale, dispose quant à elle d'un PIB plus important que celui de Castres. Quant à Tarbes ou Perpignan, qui sont des villes disposant d'une autoroute, elles souffrent d'un taux de chômage bien plus élevé que celui de Castres ou d'Albi. Ces données statistiques démontrent combien il est complexe de déterminer l'impact d'une infrastructure sur le dynamisme d'un territoire. Le processus de métropolisation a tendance à suivre le fil du bitume et à se prolonger vers des communes qui la subissent, avec des villes moyennes qui perdent en potentiel.

Au-delà de la complexité de ces sujets, nous sommes au moins certains des impacts définitifs qu'aura l'autoroute sur la biodiversité et l'artificialisation des sols. Notre raisonnement devrait aujourd'hui être entièrement tourné vers ces questions de préservation de notre habitat et de notre planète.

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